Avant la guerre : « l’autre Allemagne » en France, 1933-1940
A propos du séminaire
Après un premier cycle de séminaires « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) » en 2019, consacrés à la recherche de provenance dans différents pays, musées ou collections, le séminaire a poursuivi, en 2020, l’étude de quelques cas particuliers, abordé de nouveaux pays et s’est intéressé à la situation de certaines galeries. Au cours de cette deuxième année, perturbée par la crise sanitaire, le séminaire, organisé en lien avec l’Institut national du patrimoine et la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, a élargi son champ d’investigation au contexte, à la signification et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d’œuvres d’art. En 2021, le séminaire poursuit ces réflexions : si la nécessité de la recherche et des restitutions des biens spoliés pendant la période nazie s’est désormais, et heureusement, imposée, cette quête suscite encore critiques et interrogations. Les questions sont nombreuses : pourquoi recherche-t-on les œuvres d’art ? pourquoi s’intéresse- t-on aux œuvres d’art plus qu’à d’autres biens spoliés ? quelles sont les conséquences d’une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? qu’est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter, ou pour les musées, qui voient partir une œuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire veut également s’intéresser aux artistes et écrivains inspirés aujourd’hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art, des historiens et des juristes, ces créateurs font vivre le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliés ; ils retracent et font revivre autrement le parcours des biens et de leurs anciens propriétaires dépossédés.
Ce cycle de séminaires est relié au programme de recherche « Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation » du Domaine « Histoire des collections, histoire des institutions artistiques et culturelles, économie de l’art ».
En partenariat avec l’INHA, Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 (Ministère de la Culture)
Artiste-plasticien, Raphaël Denis développe depuis 2014 sous le titre La loi normale des erreurs une série d'installations autour des spoliations d'œuvres d'art survenues en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Présentées dans plusieurs musées (Musée national Picasso et musée national d'art moderne - Centre Georges-Pompidou à Paris, musée Berggruen à Berlin, Kunsthaus à Zürich), ces installations invitent à la fois à visualiser l'ampleur des spoliations et à découvrir, via la mise à disposition d'une importante documentation, les détails de leur histoire. S'appuyant sur les fiches de l'ERR (Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg) disponible en ligne, elles sont nourries par un important travail d'archives qui a pu conduire l'artiste à l'identification d'une œuvre d'art non restituée. La démarche artistique a ainsi été une voie d'entrée inattendue dans le monde de la recherche.
Informations pratiques
La séance aura lieu le 9 février 2022 à 18h30
Galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein
Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d'un pass sanitaire valide.
Lire, Ecouter & Voir
Retrouvez ce séminaire de recherche sur la chaîne Youtube de l'Institut national de l'Histoire de l'Art.