Face au crime : l'archéologie forensique dans la Cité
Conférence de Marie-Laure Brunel-Dupin, Lieutenant-Colonel Chef de la division des affaires non élucidées de la Gendarmerie nationale (DIANE), du Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale (PJGN), et de Patrice Georges-Zimmerman, archéologique à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
Depuis peu, la gendarmerie s'intéresse aux affaires non élucidées à travers une structure dédiée. Elle s’appuie sur des experts issus de différentes spécialités afin de tenter de les résoudre.
Avec un œil neuf et grâce à des compétentes spécifiques, il s’agit d’étudier des procédures anciennes, souvent complexes, et de mettre à profit les dernières avancées en termes d’analyse criminelle et de méthodologies scientifiques.
Dans ce cadre, l’archéologie joue un rôle majeur et nouveau. À l’instar des pays anglo-saxons notamment, l’archéologue intervient sur le terrain où les faits se sont déroulés, qu’il s’agisse de crimes individuels récents ou de masse en terrain de guerre.
La conférence fera le point sur ces sujets délicats, humainement sensibles, où la science pluridisciplinaire est pleinement mobilisée.
A propos du cycle de conférences
Programme conçu par Anne Lehoërff, professeur des universités sur la chaire Inex "Archéologie et Patrimoine", CY Cergy Paris Université.
L’archéologie est une science plurielle qui s’est progressivement construite depuis environ deux siècles. Les cabinets de curiosité et les collections privées de la Renaissance puis des Lumières se nourrissent d’objets pour leur caractère esthétique ou insolite. Au XIXe siècle, les découvertes et l’élaboration de méthodes de fouille, le croisement avec d’autres disciplines – histoire, art, anthropologie, biologie ou géologie – construisent peu à peu les contours de ce qui devient une science, qui se développe au XXe siècle avec la création de cadres juridiques et alimente les collections des musées. Après 1945, le patrimoine archéologique est au centre de nouveaux enjeux. Les grands travaux d’aménagement et la mécanisation menacent les vestiges enfouis ainsi mis au jour. Un demi-siècle plus tard, grâce à une prise de conscience internationale, l’archéologie préventive, qui précède l’aménagement du territoire et permet de sauvegarder le patrimoine par l’étude, voit enfin le jour. Les sciences de laboratoire et les nouvelles technologies se perfectionnent : datation, études de la faune, des restes humains, des macro et micro-restes végétaux, études sur les matériaux, et même paléogénétique au XXIe siècle.
Aujourd’hui, les missions et les fouilles touchent tous les continents et toutes les périodes historiques. L’archéologie investit aussi bien les campagnes, les fonds marins, les parkings ou les quartiers populaires des villes. C’est bien l’homme et ses interactions avec les milieux qu’il habite qui sont au cœur des recherches. L’archéologie, à travers les vestiges du passé qu’elle révèle, rétablit le lien entre des populations et leur histoire, entre le monde contemporain et le passé enfoui. Au-delà du seul cadre scientifique, les enjeux d’identité, de mémoire, de droit, auxquels l’archéologie se confronte sont bien actuels et animent toujours le cœur des cités.
Pour mettre en lumière ces enjeux, la place qu’occupe l’archéologie dans la vie d’une cité, CY Cergy Paris Université a souhaité la création du cycle de conférences "Archéologie dans la cité". Organisé en partenariat avec l’Institut National du Patrimoine (INP) et le musée de l'Homme notamment, il donne la parole aux savants et spécialistes de la discipline en France et ailleurs, en sous l’angle spécifique du lien entre le citoyen et l’archéologie.
Informations pratiques
La conférence aura lieu le 15 juin à 17h30 à l'auditorium Jean Rouch, Musée de l'Homme - 17 place du Trocadéro 75016 Paris.
Inscription gratuite, réservation conseillée - Réservez votre place
Pour plus d'informations : accéder à la page de l'événement (lien externe)