L'important, c'est de participer ! Pratiques participatives et responsabilités des professionnels de musées
Face à une société civile toujours plus désireuse d’être entendue et de participer à la vie des institutions, les initiatives inclusives fleurissent depuis quelques années dans les musées: appels à documentation contributive, projets de médiation partagés, co-construction d’exposition, collectes participatives, prise en compte des citoyens dans la rédaction des projets scientifiques et culturels…
Musée de société, d’histoire, de beaux-arts, de sciences… toutes les familles de musées sont concernées. Militants, représentants de communautés, de minorités, de classes d’âges, de groupes sociaux… toutes les voix peuvent aujourd’hui être amenées à s’exprimer à l’intérieur de ces musées. Qu’ils répondent à un besoin de l’institution face à un défaut de moyens ou qu’ils procèdent d’une volonté affirmée de faire entendre d’autres points de vue dans l’enceinte de l’établissement, ces projets participatifs nous poussent à nous interroger sur la place et la légitimité de la voix du musée, garante d’un discours scientifique, dans un monde devenu multivocal (pour ne pas dire polyphonique), où différents types d’expertises s’affirment.
Alors que les musées ne peuvent plus se permettre de travailler isolément de la société qui les entoure et dont ils sont le reflet, comment intégrer ces paroles extérieures tout en restant des institutions « crédibles », comme l’avait si bien affirmé Alberto Garlandini, alors président de l’ICOM, invité à Rome à la réunion des ministres de la Culture préparatoire au G20.
Pour conserver cette crédibilité, les questions qui se posent sont nombreuses : quelle place donner à l’expression de voix autres au sein du musée ? Comment assurer un vrai rôle de modérateur ?
Comment former les professionnels de musée à ces exercices spécifiques et difficiles ? Faut-il et comment rétribuer les personnes extérieures au musée qui s’investissent dans ses activités ?
Quelle juste place donner à ces pratiques et comment les encadrer sans les censurer ? Quels moyens pour bien les évaluer ?
Cette soirée de débat de déontologie a l’ambition à la fois de présenter des exemples de projets participatifs, dans toutes leurs dimensions, de faire une analyse critique des bénéfices et des difficultés de ces entreprises et d’identifier les zones de friction potentielles, avec honnêteté et transparence.
Il s’agira de réaffirmer, mais peut-être aussi redéfinir, dans un contexte plus exigeant, plus engageant, les responsabilités des professionnels de musée.
Emilie Girard, Présidente d'ICOM France, février 2023
Cette rencontre est organisée en collaboration avec l'institut national du patrimoine (Inp) et avec le soutien de la DGLFLF.
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Informations pratiques
Cette séance sera organisée le 28 mars 2023 de 18h à 21h à l'auditorium Jacqueline Lichtenstein de l'INP/INHA et en visioconférence.
Elle se tiendra simultanément en français, anglais et en espagnol.
Rencontre ouverte à tout public, sur inscription - Inscrivez-vous.