Les grandes écoles du patrimoine face à la création de l’ENP
L’Ecole du Louvre, de la Section supérieure (1941-1963) au Département de formation professionnelle des conservateurs (1986-1990)
Philippe Durey, conservateur du patrimoine et historien de l'art, ancien directeur de l'École du Louvre
Dotée depuis l’Entre-deux guerres d’un enseignement officiel de muséographie, adossée à celui de l’histoire de l’art et de l’archéologie au contact des objets de musées, l’Ecole du Louvre a dû à cette spécificité d’être retenue à deux reprises au cours de son histoire comme organisme de formation professionnelle des conservateurs. Deux expériences de contenus différents et de durées variables en ont résulté, qui ont été, l’une comme l’autre, interrompues par des changements dans le statut du corps des conservateurs, entrainant de nouvelles conditions de recrutement et de formation. Elles n’en demeurent pas moins comme des préfigurations de l’actuel Institut national du Patrimoine, des sortes de « galops d’essai », dont les choix et les mécanismes méritent d’être rappelés et peut-être parfois médités.
L’Ecole des chartes
Édouard Vasseur, professeur d'histoire des institutions, de diplomatique et d'archivistique contemporaines à l’École nationale des chartes
Créée en 1821, l'Ecole nationale des chartes dispose depuis la seconde moitié du 19e siècle d'un monopole de recrutement des conservateurs dans les services d'archives départementales puis aux Archives nationales. Dans les années 1970, la crise des débouchés offerts aux élèves fonctionnaires stagiaires de cette école facilite l'émergence du projet d'école nationale du patrimoine, d'abord via une extension du périmètre de l'école nationale des chartes (projet de Jacques Narbonne) puis sous forme d'un établissement autonome. Quand le projet se concrétise, à partir de 1989, après l'échec du projet d'Institut du patrimoine porté par Max Querrien, l'articulation entre les deux établissements est au cœur des débats, provoquant des tensions entre les différentes institutions. La communication proposée reviendra sur la réception du projet d'école du patrimoine au sein de l'école nationale des chartes, des années 1970 jusqu'aux débats des années 1989-1990, et s'efforcera, trente ans après ceux-ci, de porter un regard critique sur les débats de l'époque et les risques alors identifiés.
À propos du séminaire
Ce séminaire propose un retour historique sur la formation des conservateurs et la création de l’École nationale du patrimoine, depuis les prémices dans les années 1970 et l’idée débattue de créer une grande école consacrée à la formation professionnelle des futurs conservateurs jusqu’à la création effective en 1990 de cette école d’application. En introduction, une récente enquête auprès des professionnels formés par l’Institut national du patrimoine permettra de réaliser un portrait des professionnels issus de la formation de l’INP. Une séance sera également consacrée aux formations dispensées historiquement par l’École des chartes et l’École du Louvre, et le rôle qu’elles ont tenu et tiennent toujours dans la formation des professionnels du patrimoine.
Direction scientifique
Christian Hottin, chercheur invité au sein de l'École universitaire de recherche Humanités, création et patrimoine, CY Cergy Paris Université.
Informations pratiques
La séance aura lieu le 15 décembre 2022 à 14h30 en salle Lenoir-Mérimée à l'Institut national du patrimoine
Entrée libre sur inscription – Inscrivez-vous
Les inscriptions sont ouvertes 1 mois avant le début de chaque manifestation.
Pour plus d'information, contacter : manifestations.scientifiques@inp.fr