Nouveaux modèles, nouvelles pratiques ?
Cette séance du séminaire de recherche « Développement durable et patrimoine » portera sur la question de nouveaux modèles et nouvelles pratiques.
Frederic Lyonnet est Ingénieur Arts & Métiers (sortie en 2004). Début de carrière dans le génie civil puis rapidement dans le spectacle vivant au bureau d’étude de l’Opéra de Marseille (2008), puis en Régie Générale au Grand Théâtre de Provence pour le Festival d’Aix. En simultanée des projets en Régie Générale pour le Théâtre de la Criée et Direction Technique du CIAM (Centre International des Arts en Mouvement) avec la gestion du Festival Jours et Nuits de Cirques. Travail aussi sur projets en art contemporain pour accompagnement techniques d’artistes et de projets. Puis retour à l’Opéra de Marseille en tant que Directeur Technique et enfin en 2019 retour au Festival d’Aix pour la direction du Bureau d’étude et des Ateliers de construction de décors.
Frédéric Lyonnet présentera la démarche durable dans l'organisation du Festival d’Aix. C'est d'abord une initiative de la Direction technique dont la démarche scientifique a ensuite inspiré les autres services et la direction générale. Les enjeux climatiques sont souvent basés sur des phénomènes physiques complexes, il est ainsi important de former/informer l’ensemble des acteurs participants à la transition afin d’avoir un partage de connaissance possible, des échanges et des démarches volontaires basés sur la bonne compréhension des enjeux et des contraintes. Il semble également indispensable d’avoir une politique RSO clairement pensée, avec des objectifs chiffrés, planifiés et réalistes. Il est nécessaire d'avoir une ambition forte et conscience de l’urgence. L'intervention proposera des exemples concrets de mise en œuvre d’écoconception, leurs apports, leurs limites, les doutes et la nécessité de collaborer afin d’acquérir une culture élargie et être en capacité d’intégrer « naturellement » ces démarches à nos fonctionnements.
Olivier Cogne est historien et archiviste de formation. Depuis 2016, il dirige le Musée dauphinois à Grenoble après avoir été directeur du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère. Ses articles et les ouvrages qu'il a dirigés ont pour principaux sujets l'histoire contemporaine de l'Isère et le protestantisme dauphinois sous l'Ancien Régime. Il a piloté plus d'une trentaine d'expositions parmi lesquelles : Un air d'Italie en 2011, A l'arrière comme au front. Les Isérois dans la Grande Guerre en 2014, Grenoble 1968. Les Jeux olympiques qui ont changé l'Isère en 2018. Il enseigne à Sciences Po Grenoble un cours spécialisé sur le patrimoine à l'épreuve des conflits armés et la muséographie à l'université Savoie Mont Blanc. Il est vice-président de la FEMS (Fédération des écomusées et musées de société) depuis 2019.
Engagé dans une politique active d'expositions temporaires depuis les années 80, le Musée dauphinois bénéficie des compétences d'un atelier technique aux savoir-faire multiples : menuiserie, peinture, éclairage... Au rythme de deux à trois expositions par an dans des espaces de plusieurs centaines de mètres carrés, recourant à des scénographies variées, le musée a rapidement entrepris une démarche de réemploi de son matériel jusqu'à constituer un vaste parc. Économique avant de devenir aussi écologique, cette démarche est plus que jamais porteuse de sens aujourd'hui pour son équipe. Depuis plusieurs années, le Musée dauphinois souhaite renforcer cette action autour du domaine des expositions et l'élargir à d'autres champs (éditions, boutiques, etc.) à travers notamment son PSC en cours d'écriture. Cette intervention est aussi l'occasion de revenir sur l'enquête réalisée en 2020 par la FEMS (Fédération des écomusées et musées de société), dont le Musée dauphinois est l'un des membres actifs , et qui avait pour objet les pratiques éco-responsables de ses adhérents.
Etienne Bonnet-Cande est administrateur général du musée des Beaux-Arts de Lille.
A propos du séminaire
Ce séminaire, qui s'inscrit dans la scolarité des élèves en deuxième année de deuxième cycle de l’École du Louvre et dans la formation initiale des élèves conservateurs de l'INP, propose une approche de la démarche de développement durable appliqué au patrimoine. Il a pour ambition de dresser un état des lieux des pratiques et des approches théoriques dans le domaine.
Le séminaire questionne l’articulation entre patrimoine et développement durable (DD). Né dans le domaine de l’environnement, le discours sur la durabilité est désormais étroitement associé au patrimoine. Défini par son caractère « vivant », fondé sur des relations profondes et intrinsèques avec l’économie, l’environnement et la société, cette problématique fait ressortir de façon particulièrement explicite de nouveaux enjeux de durabilité qui dépassent largement ceux classiquement associés à la conservation. La définition du développement durable est ainsi précisée au Sommet de la Terre à Rio, en 1992, en déterminant trois socles : économie, écologie et social. Le développement durable se veut efficace économiquement, équitable socialement et soutenable écologiquement. Cette association transforme les façons d’appréhender le patrimoine et la durabilité et d’agir dans ces deux domaines : d’une part, le patrimoine introduit de nouvelles variables et priorités du DD en imposant de prendre en compte la notion de conservation ; de l’autre, les principes fondateurs du DD élargissent (et bouleversent) le champ du patrimoine.
En 2015, l’Inp proposait une première sensibilisation des acteurs du patrimoine aux enjeux du développement durable. Depuis, la conservation du patrimoine est en pleine reconfiguration dans l’optique de concilier l’activité et les pratiques professionnelles aux enjeux liés au développement durable et à l’éco-responsabilité, tout en répondant aux impératifs de la préservation des objets de musées.
Comment les différents acteurs du patrimoine (institutions, société civile, communautés) composent avec l’articulation entre durabilité et patrimoine et avec quelles conséquences ? Quelle part le musée peut-il prendre dans cette réflexion/démarche ? En interne au travers de pratiques plus durables, éco-responsables et en externe dans les relations qu’il entretient avec la nature et la société qui l’entoure ?
Les séances alterneront apport théoriques et retours d’expériences en privilégiant une approche participative et transversale.
Informations pratiques
La séance aura lieu 21 octobre 2021 de 16h à 19h sur Zoom
Entrée libre sur inscription – Inscrivez-vous
Les inscriptions sont ouvertes 1 mois avant le début de chaque manifestation.
Pour plus d'information, contacter Emilie Maume, chargée des manifestations culturelles et scientifiques : manifestations.scientifiques@inp.fr
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