L'explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth a eu un impact sur l’état de conservation des documents. Grâce à un financement d’ALIPH (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit), l’Institut national du patrimoine, en partenariat avec les Archives nationales et l’Université Saint-Joseph, ont pour objectif d’inventorier, de classer et de numériser les documents afin de prévenir les risques de disparition et de les conserver dans des conditions telles qu'ils pourront être exploités, étudiés et partagés.

Depuis 2022, plusieurs actions ont été mises en oeuvre. Suite à un chantier-école organisé en 2021 à la photothèque, un second chantier-école organisé en juin 2022 avec des élèves restaurateurs de l’Inp était centré sur la transmission des gestes de reconditionnement et la préparation du fonds Antoine Poidebard à la numérisation. Il a été suivi d’un chantier des collections organisé avec cinq élèves conservateurs de l’Inp (juillet 2022) qui, en binôme avec les archivistes de l’USJ, ont pu inventorier, classer et reconditionner l’intégralité du fonds René Mouterde, fonds composé de photographies sur supports variés et de documents de travail. 

Une mission d’expertise (novembre 2022), effectuée par Bertrand Sainte-Marthe, restaurateur du patrimoine photographique des Archives Nationales, a constitué un premier travail de conservation préventive sur le fonds Varoujan Sétian qui contient près de 110 000 documents d’archives. 
En avril 2023, Gilbert Hage, photographe consultant, et Rabih Rached, chargé de conservation préventive de la photothèque de l’USJ étaient à Paris pour suivre différents modules de formations à l’Inp et aux Archives Nationales. 

Enfin, en mai et juin, cinq experts ont poursuivi les actions entamées sur place, à l’USJ.

• Du 4 au 12 mai, Emilie Charrier a continué l’inventaire du fonds Antoine Poidebard commencé en 2022 lors du chantier-école qu’elle avait encadré.
• Du 22 au 26 mai, une mission d’Anne Cartier-Bresson, restauratrice spécialisée en patrimoine photographique, a permis de continuer un travail d’inspection et de conditionnement sur le fonds Poidebard, de poursuivre la montée en compétences de personnels de la photothèque, et d’entamer un dépoussiérage de photographies à restaurer.
• Bertrand Sainte-Marthe a également prolongé le travail initié en novembre sur le fonds Varoujan, du 29 mai au 2 juin.
• Pierre-Emmanuel Nyeborg (du 15 au 19 mai) a effectué une expertise pour la préparation du chantier des collections et fait des préconisations en vue de l’évolution du bâtiment.
• Enfin, Jérôme Monnier, restaurateur de photographies, s’est rendu sur place du 12 au 16 juin pour restaurer quatre photographies de Tancrède Dumas. 

Ces actions n’auraient pu être conçues ou réalisées sans la vision, le suivi et l’implication de Levon Nordiguian, puis de Joseph Rustom, directeurs de la Photothèque de l’USJ ainsi que leur équipe.