Il viaggio disegnato. Aubin-Louis Millin nell’Italia di Napoleone 1811-1813
ISBN : 978-88-88168-63-0 Editeur : Campisano Editore / 2013 Prix : 50 euros | A.M. D’Achille - A. Iacobini - G. Toscano Auteur des Antiquités nationales (1790-1798) qui posèrent les bases méthodologiques et le mode opératoire de ses entreprises à venir, Aubin-Louis Millin (1759 -1818), archéologue et historien de l'art français, accomplit de 1811 à 1813 un long périple à travers l’Italie monumentale. Élargissant l’itinéraire du Grand Tour, qui, depuis le nord et le centre de la péninsule, convergeait traditionnellement vers Rome et Naples, frôlant à peine la Sicile, il fut le premier à s’aventurer dans les régions inexplorées du Mezzogiorno, tels la Calabre, la Lucanie, les Pouilles, le Molise et les Abruzzes. À côté des monuments de l’Antiquité classique, il s’intéressa de près et privilégia, de façon pionnière, ceux moins connus du Moyen Âge, de la Renaissance et de l’époque moderne. Cette entreprise avait pour but de rassembler une vaste documentation (dessins, livres, estampes) qui devait nourrir une série de publications et enrichir ensuite non seulement sa collection personnelle mais aussi celles de la Bibliothèque nationale. Autre nouveauté, ce voyage artistique s’ouvrait à l’histoire des coutumes et des institutions, à l’anthropologie et à l’étude du milieu. Il s’agissait enfin de composer un voyage pittoresque accompagné de gravures d’après les dessins et les relevés des monuments inédits qu’il avait commandés en Italie à des artistes locaux et à de jeunes talents étrangers, comme le peintre prussien Franz Ludwig Catel (1778-1856), qui prit part à sa difficile incursion dans le Royaume de Naples. L'instabilité politique de l’époque et le manque d'argent ne permirent pas à Millin de mener à bien cet ambitieux projet dont seule une part infime fut publiée. Après la mort de Millin, ce corpus imposant fut dispersé entre divers fonds et surtout dans les divers départements de la Bibliothèque nationale qui, entre 1818 et 1822 notamment, parvint à acquérir en bloc un ensemble de 1040 dessins, précieux témoignage d’œuvres et de monuments aujourd'hui endommagés ou disparus. Deux siècles après le voyage de Millin en Italie, le présent volume rend hommage à ce précieux travail et fait suite au colloque organisé en 2008 par l'Institut national du patrimoine, la BnF et "La Sapienza " - Université de Rome sur le thème "Voyages et conscience patrimoniale. Aubin-Louis Millin (1759-1818), entre France et Italie". Il propose pour la première fois la traduction en italien du journal épistolaire adressé aux membres de l'Institut de France et publié en 1814 ; les lettres en version italienne sur l'état des monuments de Rome adressées en 1812 au comte de Montalivet, ministre de l’Intérieur ; et l’édition annotée de l'inventaire des dessins exécutés à sa demande en Italie par de nombreux artistes dont Franz Ludwig Catel. À ces documents fondamentaux s’ajoutent un portrait de l’érudit, le corpus des dessins exécutés par Catel, ainsi qu’une vaste documentation et une série d’index raisonnés, qui font de ce volume un "guide" indispensable pour revivre le voyage du grand érudit français, ultime représentant de la société des Lumières.
Les auteurs Anna Maria D'Achille est professeur d’histoire de l'art médiéval à la Sapienza – université de Rome. Ses travaux de recherches portent principalement sur la sculpture des époques romane et gothique en Italie méridionale, sur Arnolfo di Cambio et sur la peinture romaine des XIIe-XIIIe siècles.Antonio Iacobini est professeur d’histoire de l'art byzantin à la Sapienza – université de Rome. Ses travaux de recherches portent sur l'histoire de l'architecture byzantine et médiévale, de Constantinople à Venise, mais aussi sur la peinture, la mosaïque et l’enluminure de l’Orient à l’Occident. Professeur des universités, Gennaro Toscano est directeur des études du département des conservateurs et directeur de la recherche et des relations scientifiques de l'Institut national du patrimoine. Il est spécialiste de l’histoire de l’enluminure, des relations artistiques entre l'Italie, la France et l'Espagne pendant la Renaissance, ainsi que de la peinture et de la sculpture à Naples entre le XVe siècle et le XIXe siècle. |