Projet icône : étude de la technique picturale des icônes éthiopiennes à travers une production datée du XVe au XVIIIe siècle
Le projet a été porté par l'INP jusqu'en janvier 2019.
Cette étude porte sur un corpus de 16 icônes éthiopiennes appartenant à la collection de l’Institute of Ethiopian Studies de l’Université d’Adis-Abbeba en Ethiopie. Les œuvres étudiées correspondent à des productions datées entre le XVe et le XVIIIe siècle.
Les premières icônes éthiopiennes conservées datent du XVe siècle sans que l’on établisse précisément aujourd’hui si c’est à ce moment qu’elles apparaissent en Éthiopie ou si d’autres plus anciennes ont complètement disparu. Si quelques textes hagiographiques mentionnent à l’occasion l’usage et la place des icônes, voire décrivent brièvement les objets, il n’y a pas d’archives spécifiques aux commandes, peintres, sujets et matériaux. Les documents sont rares et les objets sont donc non seulement leurs propres sources mais aussi leurs premières. Dans ces conditions, l’étude approfondie des objets eux-mêmes, non seulement leur iconographie ou leurs formes mais aussi leur technologie, s’avère cruciale pour les confronter aux données fournies par les textes. Dans cette idée, un projet d’analyse des matériaux et d’étude des processus technologiques a été lancé en 2009 en partenariat entre l’Institute of Ethiopian Studies (IES), l’Authority for Research and Conservation of Cultural Heritage, le Centre Français des Etudes Ethiopiennes, le C2RMF puis l’IMAF et l’Inp. Ce projet a pour objectif l’analyse de tous les éléments constitutifs des peintures et pas seulement les pigments et les colorants, mais aussi le support, les liants, la couche de préparation et le vernis. Surtout, il s’intéresse à la manière dont les matériaux sont mis en œuvre. Effectivement, plus que l’identification des matériaux, la manière dont ils sont mis en œuvre, séparément et en conjonction, est plus révélatrice des savoir-faire, des échanges ou des choix technologico-culturels que leur provenance, difficile à identifier précisément. Les analyses portent également sur l’étude de la dégradation et de l’altération des matériaux, cherchant à mettre en évidence les conséquences que cela peut avoir sur la perception de la couleur. Elles s’inscrivent alors directement dans une problématique de conservation et de restauration de ces œuvres. La première partie de l’étude a porté sur les icônes les plus anciennes, datés du XVe siècle. L’étude et l’analyse minéralogique des échantillons restant (une cinquantaine) et portant principalement sur des œuvres datées du XVIe au XVIIIe siècles ont été réalisées entre 2015 et 2016 et est en cours de rédaction. Une mission au musée de l’Institute of Ethiopian Studies est prévue à la fin de l’année 2018 afin de confronter les résultats des analyses réalisées aux œuvres, et d’élargir le corpus d’icônes étudiées. |
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