Ying Zhou a obtenu le diplôme international d’études en conservation du patrimoine le vendredi 21 juin. Titulaire d’un doctorat en histoire de l'art de Paris 1, Ying ZHOU est investie depuis une dizaine d'années dans la diffusion de la culture et de l'art moderne et contemporain, en Chine comme en France.

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je viens de Shanghai en Chine. Avant mon intégration à l’Inp, j’ai travaillé au West Bund Museum en tant que gestionnaire senior pour le programme Centre Pompidou à Shanghai, puis j’ai été directrice adjointe du département des projets à la Shanghai Soong Ching Ling Foundation. En fait, mon parcours professionnel a commencé dans le domaine universitaire puisque mon premier poste était enseignante à l’université. Après mes études doctorales en histoire de l’art à Paris 1, menées il y a quelques années, j’ai changé de cap pour devenir professionnelle dans le domaine des arts et du patrimoine. Je m’attache toujours à la transmission du savoir, ce qui explique mon intérêt pour la médiation culturelle dans les responsabilités des conservateurs du patrimoine.
Comment avez-vous pris connaissance de l’intégration d’élèves internationaux à la formation des conservateurs de l’Institut national du patrimoine ? Quelles ont été vos motivations pour y candidater ?
Comme je l’ai mentionné précédemment, j’ai effectué mon parcours doctoral à Paris 1, dont les locaux se trouvent Galerie Colbert, au même endroit que l’Inp. A cette époque, je connaissais déjà l’Inp. Grâce à mon engagement dans le programme Centre Pompidou à Shanghai, j’ai pu exercer des responsabilités proches de celles des conservateurs, comme la gestion des collections et l’édition de catalogues. Après trois ans de dévouement à ce programme, je souhaitais suivre une formation solide et complète en conservation, afin de renforcer mes compétences professionnelles. L’Inp m’est immédiatement venue à l’esprit et, en consultant son site, j’ai découvert que les modules de formation en conservation étaient riches et complets, et qu’il existait un dispositif d’accueil pour les élèves internationaux. Je me suis donc lancée.
Vous avez suivi les enseignements du département des conservateurs pendant 18 mois et avez réalisé plusieurs stages, des visites d’institutions patrimoniales, rencontré des professionnels d’horizons divers. Que vous ont apporté ces enseignements et expériences ? Une visite ou une rencontre vous a-t-elle particulièrement marquée ?
Le parcours de 18 mois était riche et très pédagogique. Il m’a permis non seulement de maîtriser les compétences nécessaires en conservation du patrimoine, mais aussi de comprendre la dynamique globale de la conservation et de la valorisation du patrimoine en France, ainsi que les sujets et problématiques actuels du domaine, comme la recherche de provenance. Lorsque j’ai partagé mes expériences avec mes collègues chinois, ils ont manifesté une forte curiosité et une grande reconnaissance pour l’expertise de l’Inp. De nombreuses visites et rencontres m’ont impressionnée, mais c’est surtout le principe d’accessibilité qui m’a marquée. Que ce soit au niveau des professionnels, des institutions, ou des espaces physiques et numériques, les facilités d’accès dont j’ai bénéficié en tant qu’élève de l’Inp m’ont beaucoup aidée à m’intégrer et à enrichir mes connaissances et expériences.
Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
La formation à l’Inp sera très probablement la dernière formation de longue durée de ma vie. Je suis heureuse d’avoir suivi deux formations prestigieuses en France, celle du doctorat et celle de l’Inp. L’expérience à l’Inp m’a permis de passer du niveau théorique au niveau pratique, des études à la gestion, et des politiques culturelles aux questions juridiques. Grâce aux nombreux stages effectués dans le cadre de la formation, mes études en culture et art français se sont étendues à la pratique, ce qui a été extraordinairement intéressant pour moi. Je pense qu’aujourd’hui, je comprends beaucoup mieux les méthodes de travail adoptées dans le milieu culturel français. Parallèlement, l’intégration à l’Inp m’a donné l’opportunité de tisser des liens entre les professionnels en Chine et les collègues en France, car beaucoup d’institutions chinoises sont désireuses de coopérer avec la France. En un mot, l’expérience à l’Inp est unique et incomparable pour moi.
Propos recueillis le 8 juillet 2024.